Conscience et ressenti

Publié le par Marie Giral

Depuis quelques semaines, sensation bizarre dans la jambe gauche. L’ordre d’avancer est donné et il y a comme un instant de réflexion (rébellion, tentative de prise de pouvoir ?) plus bas : la jambe met un instant à réagir et se conformer. Les personnes qui ont une sclérose en plaques savent sans doute de quoi je parle, ou du moins peuvent assez bien l’imaginer, même si chaque SEP est différente.

Il m’arrive la même chose, avec ce que je dis et ce que je ressens ou ce que j’ai compris. A l’envers en quelques sortes. La parole va plus vite, à côté, à tort et à travers, en-deçà de ce que je vis, ce que j’ai appris et ressens. C’est Hal (Karl en VF dans 2001 l’Odyssée de l’espace) qui est aux commandes, au secours !

Voilà le résultat d’un conditionnement de longues années, du temps où je voyais la vie en deux couleurs : noir/blanc, bien/mal, j’ai raison/ils ont tous tort, les méchants ceci/les gentils cela, les données variant légèrement mais assez peu finalement.

Et puis, il y a cette vie jaillissante. En moi ! Qui m’anime, qui tient à distance la force de destruction qui lui est parallèle, ou équivalente, ne me demandez pas, les maths et moi, c’est divorce pour différences irréconciliables.

En me rapprochant de ce flot, ce jaillissement (attention, je démarre une longue digression : jaillissement etc, ce sont des images et j’en suis désolée car les mots ne savent pas dire ce que c’est. Cf. les quantités d’Ecritures saintes de par le monde dont les hommes tirent tout et n’importe quoi - des raisons de haines, de différences irréconciliables elles aussi – et si rarement la paix, la joie d’être en vie, la gratitude, fin de la digression). Or donc, en me rapprochant de l’élan vital, quelles que soient les lettres que l’on assemble pour tenter de décrire ça - promis, plus de digression - je découvre avec une étrange jubilation que mes idées, opinions sont… peanuts.

Dans mon cas, elles n’ont jamais changé la vie (ni l’avis) de personne, sauf pour souvent la rendre plus maussade.

Or donc, la parole impeccable, comme le dit Don Miguel Ruiz dans ses Accords toltèques. Pour moi, cela implique de surtout écouter, une écoute active, consciente, avant de savoir si je vais décider de parler ensuite. Trop souvent, quand j’écoute quelqu’un, mon esprit est déjà en train de lui répondre. Ces réponses-là, et les opinions qui vont avec, n’intéressent personne, en vrai.

Je marche sur une voie où ma parole est parfois, et sera, le reflet précis de ce que me dicte ma conscience.

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A
un bien bel article qui trouve en moi des résonnances
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