Les petits mépris

Publié le par Marie Giral

Ils se lisent sur le front, la bouche. Je les sens en moi, ces pointes acides que sont mes petits élans méprisants.

Pour tout, pour rien. Parce que je suis mieux. Parce que je sais. Parce que moi. Parce que EGO.

L’Autre ne connaît pas la signification d’un mot, le misérable. Une date importante à mes yeux, le minable. Il n’a pas rangé le sel à la place que je lui avais attribué, le malotru. Il oublie quelque chose, le nul. Alors j’envoie mes scuds de mépris, ne serait-ce que le temps d’un froncement de sourcil, d’une crispation de la bouche, d’un haussement d’épaule, ou d’œil, puisque les yeux aussi peuvent se lever à l’appel du mépris.

Et je me retrouve sur mon piédestal, tellement mieux qu’eux tous. Et seule et vide. Seule et moche. Seule et un peu con.

Le mépris nous est inculqué par la pénalisation des perdants. Ça commence comme un jeu, « Moi, M’dame, moi, M’dame ! », clamais-je à l’école quand j’avais la réponse et que je la savais bonne. Venait la gratification, tellement rassurante avec son laisser-passer pour exister.

Jamais en maths, pas une seule fois depuis les tables de multiplications. D’où la vengeance acharnée sur les mots et pas la peine de faire de la psychologie à deux balles pour voir la compensation. Car il est mortifère, ce mépris, il pue la mort, la haine de soi.

L’humilité tranquille et la bienveillance sont des forces qui émergent lorsque j’avance dans la conscience de ma vulnérabilité intrinsèque, innée et que je suis tout près de la paix en moi.

Tout le reste, tout le reste… bruitage et caquetage ?

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