Le vrai et sa reproduction

Publié le par Marie Giral

La Laitière
La Laitière

Au Rijks museum, à Amsterdam, vu le célèbre tableau La Laitière de Johannes Vermeer.

Image mille fois vue (les pots de yaourts, etc.), je m’approche du tableau au milieu des touristes. Choc. Je suis hypnotisée.

La peinture, ces couleurs (bleu royal, jaune et rouge, comme dans les tableaux de Madone), les touches, la lumière, et la concentration de cette femme sur ce qu’elle est en train de faire, qui attire notre œil, des siècles après… Quoi d’autre ?

Ce tableau m’a bouleversée. D’autant plus, bien sûr, que j’en avais vu tant de fois la reproduction, sans jamais m’intéresser à cette servante qui verse du lait dans une cuisine.

J’aurais voulu rester pour absorber, savourer l’intention, la ferveur de l’homme qui a choisi ce sujet, y a mis son regard, son art, son génie. M’y baigner, les faire miens.

Oui, je sais, c’est un poil grandiloquent, mais bon, ce n’est pas tous les jours qu’on a un quasi syndrome stendhalien. Et croire que je pourrais faire mien ce miracle est une douce illusion.

D’ailleurs, dire que cette jeune femme est concentrée sur ce qu’elle fait est encore une illusion. Elle posait. Je n’imagine pas les litres de lait qu’elle a dû verser, of course not. Vermeer a capté sa concentration et a peint, reproduit, du lait coulant de la cruche.

Différence entre ce qui a été, ce que je perçois et ce que jen dis,

puis ce que je répète de ce qu’on m’a dit,

et à l’infini…

Rien ne pouvait mieux me le rappeler.

En allant à l’aéroport, j’ai lu sur un mur « Jésus t’aime ».

Certes. Il était amour.

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