Pavlov et moi

Publié le par Marie Giral

Ah, le boulet, la corde au cou qu’est la colère, ce ressentiment qui grignote l’être et auquel je choisis ou non de rester collée…

J’ai entendu dire qu’il y avait de saines colères, de la colère productive même, une juste expression de la colère. Je ne fait que répéter ce qu’on m’en a dit, car pour l’heure je ne sais pas faire, pas encore appris.

Pour celle que je connais, je vois le conditionnement, le réflexe pavlovien, tiens, pour rester dans ma couleur locale. Et la colère est tellement conditionnelle également. Voyez plutôt : un type me lance une insulte, je ne sais même plus pourquoi, mais c’était en France, en français. J’ai vu la colère me monter à la tête, comme un bouchon de champagne, paf ! Même situation à Moscou, où une caissière me dit une phrase qui n’a pas l’air aimable, c’est un euphémisme. Ma soudaine et remarquable équanimité est due au fait que je n’ai pas compris ce qu’elle disait. Ils lancent des mots, et voici qu’ils glissent sur ma pelisse sans m’atteindre.

Dans les deux cas, les mots leur appartiennent. Un peu comme le doigt tendu, accusateur, qui résulte dans trois autres doigts de la main pointés vers moi.

Pourquoi réagir dans le même sens, aller me perdre en mauvaise compagnie, celle de la colère ? Ma façon d’être, mes réactions, ne sont rien d’autre qu’habitudes et conditionnements, re-bonjour Ivan Petrovitch - ceux qu’on m’a inculqués dans l’enfance, puis les miens, travaillés, pratiqués assidûment tout au long de la vie sans trop m’offrir le choix : et si je faisais autrement, tiens, sur ce coup-là ? Alors Pavlov, non merci. Certes, le conditionnement marche, mais il reste la liberté avec sa grande L, et celle de choisir ce qui m’accompagne, rancoeur ou légèreté.

Exercice à pratiquer régulièrement...

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