Nos différences

Publié le par Marie Giral

Pris deux taxis, ici ça coûte entre 4 et 8 euros la course moyenne, et toujours je me demande comment peuvent survivre ces taxis. Ils sont originaires des pays « stan », comprenez Turkmenistan, Kurdistan, Kirghizistan, Ouzbekistan etc., anciennes républiques soviétiques, où il n’y a pas de travail.

Assise à l’avant, c’est maintenant une habitude car ici c’est possible et que j’ai mal au cœur à l’arrière, j’entame la conversation : vous aimez Moscou ? Les deux ont dit oui, mais les deux disent que la paye est mauvaise, je l’avais compris. L’un Kirghiz, l’autre Tadjik, trente ans à tout casser. Les deux me demandent ensuite d’où je suis et lorsque je dis « France », ils me parlent des attentats, des terroristes, de l’horreur, kakoï oujacce. C’est sans ambages.

Ils ont leur famille là-bas, le Tadjik me dit qu’il est marié avec deux enfants, il me montre la photo de son fils qui a quatre ans et explique qu’il va retourner au pays en décembre pour la première fois depuis un an. Le Kirghiz a un rêve : habiter Miami. Oui, il fait chaud là-bas, mais ils ont la mer, eux.

Si on regardait avec le cœur, on verrait qu’on a tellement plus de choses en commun, les êtres humains sur cette planète, que de choses qui nous séparent. Parler de nos différences, écouter l’autre exprimer ses points de vue, et je l’accorde, c’est parfois éreintant, mais de là à s’entretuer, il y a un gouffre. Kakoï oujacce.

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