E=Mc2

Publié le par Marie Giral

E=Mc2

Un mois passé par moins 20 degrés, ça change la perspective.

Il fait 0 degrés aujourd’hui à Moscou, et ça ne va pas s’améliorer. Cette belle neige qui n’a cessé de tomber en légers mais persistants flocons et recouvrait la ville « de son blanc manteau » a commencé à fondre. On est dans la glissade, la gadoue, la boue noirâtre et maronnasse. Personne n’aime ça, et quand on sort, on se dit « Mais ce qu’il fait chaud ! »

0° = chaud. Et on trouve que c’était mieux avant ! Moins dix, moins 15, c’est bien, même pas trop mal aux joues. En deçà, on se sent aventurier, découvrir la vraie Russie, faire comme eux, ces Russes stoïques et déterminés, quoi qu’il arrive.

Quoi qu’il arrive, j’ai décidé de vivre en paix. Et bien sûr, je m’égare en bataille, en colère, en frustration au quart de tour encore, selon les boutons qu’on presse autour de moi ou que je presse toute seule comme une grande. J’apprends. Je suis en apprentissage. « En travaux », comme dit le sage.

Bref, je ne suis pas finie. Il n’y a pas d’état stable tant qu’on est vivant. Rien en moi n’est immuable, tout évolue, à commencer par mes cellules. Tout est en mouvement. J’apprends à ne pas m’inquiéter, mais vu l’habitude, la longue pratique, l’ornière est profonde et toujours disponible. Je trace d’autres voies.

A regarder ces Russes, qui face au chômage, à l’augmentation des prix, à l’injustice courante, l’inéquité galopante, continuent d’avancer, épiloguent rarement, s’occupent de ce qui compte, qui la famille, qui son chat, qui son jardin, peu importe, je sais que j’ai moi aussi quelque chose qui compte dans ma vie. La vie elle-même que j’aime savourer quand je m’accorde le ralenti. Sentir que je suis vivante, sentir le cadeau, être en remerciement à l’intérieur.

E=Mc2
E=Mc2
E=Mc2
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article