40 ans sans ma maman

Publié le par Marie Giral

Ça fait quarante ans aujourd’hui que ma mère est morte. J’avais 17 ans et n’avais pas imaginé que je vivrais plus longtemps sans elle qu’avec elle (c’est fait) et que je vivrais plus longtemps qu’elle (c’est fait).

J’ai mis des années à me réconcilier avec ma maman. Ça m’a pris bien plus longtemps que pour ma grand-mère dont la drôlerie et l’extravagante bigoterie m’ont inspiré un monologue théâtral ; que mon père qui m’a appris à danser le charleston et que mon grand-père qui aimait tant regarder les étoiles et jardiner. A côté de leur façon d’être au monde et de voir le monde, ils avaient ces espaces laissés libres pour leurs talents, leurs qualités, comme tout un chacun. Mais la réconciliation avec ma mère, je ne sais pourquoi, même si dix années de psychanalyse ont mis des mots dessus, a été laborieuse.

Contente d’être vivante pour ressentir le pardon, mot qui me semble trop chargé pour ce qu’elle m’a fait endurer, la pauvre. Je sais, je ressens pleinement qu’elle a fait de son mieux, avec ses faiblesses et ses croyances étouffantes. Elle m’a appris l’Autre, la compassion, la gentillesse, et oui, la charité, aux sens premier (amour) et même second.

Contente de cette réconciliation car je porte en moi, dans mes gènes et mes cellules, tous ces gens. Liens du sang et le sang, là, est porteur d’amour.

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